Avec les Russes et les Chinois, c’est le Vatican qui soutient Bachar Al Assad
Le docteur Bachar Al Hassad, après avoir obtenu son diplôme d’ophtalmologie en Angleterre où il a rencontré son épouse, a commencé à y exercer sa profession et à y mener une vie de père de famille tranquille, aux manières purement britanniques.
Malheureusement, à la mort de son frère, successeur prévu de leur père Hafez Al Hassad, les services secrets syriens sont venus faire comprendre au docteur Bachar qu’il n’avait pas intérêt à refuser de rentrer en Syrie en vue d’assurer la succession de son père s’il voulait que lui-même et sa petite famille puissent rester en bonne santé.
Comment cette réalité pourrait-elle correspondre à l’image de dictateur féroce véhiculée par la propagande de Washington et des journalistes de Sarkozy ?
Les Américains n’en ont peut-être pas fini avec Bachar Al Assad
Lors de sa venue à Paris, début septembre 2011, le patriarche des Maronites (catholiques) du Liban et de Syrie, Mgr Béchara Raï, a exprimé ses craintes au cas où le docteur Bachar Al Assad perdrait le pouvoir: « Qui va remplacer le régime de Bachar Al Assad ? Nous allons vers un régime plus dur. On va céder la place aux intégristes et aux Islamistes… On aurait dû donner plus de chances à M. Assad pour faire les réformes politiques commencées… En Syrie, la petite minorité alaouite gouverne une majorité sunnite. Elle sera exterminée » (1).
Le non-dit est le suivant: le gouvernement de Bachar Al Assad, comme celui de son père Hafez, protège les Alaouites mais aussi les autres minorités et en particulier les Chrétiens. Si le régime de Bachar el Assad s’effondre, les Chrétiens vont être massacrés comme ils le sont en Irak où ils étaient protégés par le régime laïc de Saddam Hussein, qui lui-même appartenait à la minorité sunnite du pays. On peut constater en ce moment ce que produit le « printemps arabe » en Egypte: le massacre des Coptes (Chrétiens) par l’armée a commencé en prévision de l’arrivée au pouvoir des frères musulmans.
Moscou conserve son rôle de meilleur allié de la Syrie, rôle qui était le sien pendant la période soviétique, mais en plus, alors que Sarkozy rompt avec la tradition française et se désintéresse du sort des Chrétiens d’Orient, la Russie retrouve dans la protection de ces derniers un rôle accru par rapport à celui qui était le sien à l’époque des Tsars, maintenant que l’Orthodoxie y est redevenue la religion officielle.
Il est tout aussi naturel que la Chine s’intéresse à maintenir l’équilibre de la région et ne souhaite pas l’implantation de l’armée américaine en Syrie aussi.
Précipiter l’alliance du Saint-Siège avec la Sainte Russie
Dans ces conditions, Russie et Chine constituent les deux seules bouées de sauvetage des Chrétiens d’Orient et donc les seuls alliés du Pape, pour protéger ses fidèles autrement que par la seule prière.
En cherchant depuis vingt ans à s’implanter dans tous les pays du Moyen-Orient ayant un rapport avec l’extraction ou le transport des hydrocarbures naturels, les militaires et les services américains, assistés de supplétifs français, britanniques, polonais et autres, ont provoqué cette année le renversement de presque tous les chefs d’Etat en place dans les pays arabes, y compris Moubarak, leur allié indéfectible.
Mais surtout, ils recommencent ce qu’a fait Carter en 1978, qui a évincé le shah d’Iran parce qu’il voulait affirmer son autonomie par rapport au gouvernement des Etats-Unis. Et pour en arriver au fiasco qui va se reproduire en Afghanistan, en Libye et en Egypte: l’instauration du règne de la charia et une officialisation de l’antiaméricanisme.
Face à l’islamisation des pays d’Europe occidentale et à la situation des Chrétiens d’Orient, un rapprochement discret s’effectue actuellement entre des représentants du Saint-Siège et Moscou. Déjà, les autorités russes mettent en veilleuse leurs accusations de prosélytisme adressées au clergé catholique. L’ excommunication étant déjà levée depuis longtemps de part et d’autre, des prélats préparent un rapprochement plus étroit entre le gouvernement et le patriarcat orthodoxe russe d’une part, et le Saint-Siège d’autre part. Ils fondent notamment leur action sur le texte de Jean (XVII,20-26) (2) mais aussi sur la seconde partie des secrets de Fatima (3).
Quatre-vingt-dix cardinaux russes
Si les défenseurs de l’union les plus déterminés dans les deux parties, parviennent à la réaliser entre l’église orthodoxe russe et l’église catholique romaine, il est déjà prévu que quatre-vingts dix cardinaux seront immédiatement nommés parmi les métropolites et les évêques orthodoxes russes (les cardinaux sont actuellement environ cent vingt pouvant participer à un conclave). Ce qui devrait entraîner, à terme, l’élection d’un pape russe de rite byzantin.
Cette expérience va être suivie attentivement en Chine aussi, où le gouvernement souhaite l’intégration de l’église catholique clandestine dans l’église patriotique officielle.
Notes
(1) cité du Figaro du mardi 20 septembre 2011 p.18
(2) Je prie pour que tous soient un. Père, qu’ils soient unis à nous, comme toi tu es uni à moi et moi à toi. Qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
(3) Para a impedir virei pedir a consagração da Rússia a meu Imaculado Coração e a Comunhão Reparadora nos Primeiros Sábados. Se atenderem a meus pedidos, a Rússia se converterá e terão paz, se não, espalhará seus erros pelo mundo, promovendo guerras e perseguições à Igreja, os bons serão martirizados, o Santo Padre terá muito que sofrer, várias nações serão aniquiladas, por fim o meu Imaculado Coração triunfará. O Santo Padre consagrar-me-á a Rússia, que se converterá, e será concedido ao mundo algum tempo de paz.
Suite des événements consécutifs à la parution de cet article:
AFP citée par 20 mn FR du 14 novembre 2011 à 8h03 à propos des manifestations de masse pro-Assad en Syrie, contrant la décision des Etats dont la religion officielle est l’islam sunnite, d’exclure la Syrie de la ligue arabe:
« la Russie continue d’honorer ses contrats de livraison d’armes à la Syrie, puisque aucune décision internationale ne l’en empêche, a indiqué dimanche un haut responsable russe du secteur cité par Interfax. Le président Assad a rendu hommage à la Russie, qui s’est placée «au côté du peuple syrien», lors d’un entretien avec le patriarche de l’église orthodoxe russe Cyrille, en visite à Damas. Selon l’ONU, la répression a fait plus de 3.500 morts en Syrie depuis le début de la révolte mi-mars. »