Chine, Inde, Pakistan, vers un accord général sur les frontières.
Les Pakistanais n’ont toujours pas accepté qu’en 2011, l’armée américaine soit intervenue au plus profond de leur pays, sans même prévenir le premier ministre Zardari, pour tuer Oussama Ben Laden. Mais à l’époque, ils se sont abstenus de manifester leur désapprobation au président démocrate Barak Obama, tout en conservant leur ressentiment.
La guerre en Ukraine leur fournit l’occasion maintenant de se rapprocher de la Russie par l’intermédiaire de Ramzan Kadyrov, modèle pour le monde islamique, avec ses combattants tchètchènes barbus et orants, et de remettre ainsi en cause la tutelle des Américains, ce qui les amène aussi à se rapprocher de leur frères ennemis, les Indiens.
En effet, dans le plus grand secret, et surtout sous l’impulsion du président Xi et du premier ministre Modi, les diplomates indiens, pakistanais et chinois sont en train de travailler d’arrache-pied pour trouver un accord définitif sur les frontières entre les trois pays dans l’Himalaya et notamment au Cachemire où les armées pakistanaises et indiennes se regardent en chien de faïence depuis soixante quinze ans. La partition du Cachemire avait été conçue en 1947 par les Anglais pour instaurer dans leur intérêt un état de belligérance permanent entre l’Inde et le Pakistan.
Il est vital désormais pour ces trois pays qui totalisent plus de trois milliards et demi de citoyens, de constituer un bloc soudé aux côtés des Russes pour contrer l’impérialisme américain.
Un accord entre ces trois puissances nucléaires sera une défaite pour les démocrates américains de Biden, beaucoup plus importante que la conquête pacifique des îles Salomon par le gouvernement chinois.
Plus la guerre en Ukraine dure et plus les Etats-Unis s’y impliquent puisqu’ils n’ont pas voulu imposer à leur agent Zelinsky de parvenir à un accord de cessez-le-feu auquel Poutine pensait pouvoir arriver avant le 9 mai. Pendant ce temps-là, les Ukrainiens, dont le niveau de vie était inférieur de 60% à celui des Russes avant le début de la guerre, sont en train, littéralement, de souffrir d’une disette croissante et font une cure d’amaigrissement forcée.
Cet entêtement des peuples européens et d’origine européenne à accepter de s’entretuer dans l’intérêt financier d’une poignée d’individus, sans tenir compte de leurs expériences désastreuses de 1914 et de 1939, constitue une chance inespérée pour les Indiens, les Pakistanais et les Chinois, de prendre, en s’unissant, leur revanche sur ceux qui les ont humiliés en les envahissant, en les exploitant et en les pillant pendant quatre cents ans.