Le rapport ci-dessous a été rédigé par un spécialiste connaisseur en stratégie militaire, qui reste encore anonyme et qui revient de Russie. Il est possible que le Président de la République française en a déjà eu connaissance. Il explique la stratégie de Vladimir Poutine pour récupérer des territoires européens de l’Empire russe perdus en 1991.
Nous situerons ce rapport dans le cadre des péripéties politiques depuis 1944.
En 1944, une carte officieuse de l’Europe avait été réalisée par le gouvernement de Roosevelt indiquant en vert tous les territoires qui devaient passer sous domination des Etats-Unis d’Amérique après l’écrasement de l’Allemagne. Cette carte avait été récupérée par les Français et se trouvait dans les archives des Services concernés à la fin du XXe siècle. Elle doit encore s’y trouver. Ces territoires en vert comportaient évidemment les perdants de la seconde guerre mondiale: Allemagne, Italie, Roumanie, Hongrie, ainsi que les pays libérés de l’occupation allemande: Tchécoslovaquie, Pologne, Yougoslavie, Hollande, Belgique, Danemark, Norvège, Grèce, France, Luxembourg, pays baltes mais aussi l’Ukraine.
Truman, le vice-président qui a succédé à Roosevelt après sa mort, venu du centre profond des Etats-Unis, tenait à l’origine un commerce qu’il avait su faire prospérer en raison de sa capacité à respecter à la lettre ses accords commerciaux. Il a ainsi tenu de même à respecter les accords passés avec Staline avant son mandat et l’a laissé occuper les pays voisins de la Russie ainsi que la Corée du Nord et la Mandchourie alors qu’il était encore le seul à posséder l’arme nucléaire. C’est seulement quand Staline a voulu s’emparer de l’île Japonaise d’Hokkaido qui offrait au Russes le seul accès possible à une mer sans glace, que Truman a dit fermement non et Staline n’a pas insisté.
Mais la partie n’était pas remise et le gouvernement de Jo Biden, démocrate comme celui de Roosevelt, tient absolument à finir le travail prévu par la carte de 1944, envahir l’Europe jusqu’à la frontière russe, avec l’aide des agents mis en place par les services de propagande américains à la tête des Etats alliés, « alliés » comme l’entendaient les Romains, c’est-à-dire à leur botte.
Mais là, Biden et ses « alliés » se heurtent à un adversaire beaucoup plus puissant que le rebelle De Gaulle.
Quant à Macron, il suit son maître Biden et vide les arsenaux français pour les envoyer se volatiliser en Ukraine.
Comme petit pourboire, Biden a renoncé à vendre des sous-marins nucléaires aux Australiens et leur a ordonné d’en acheter au fuel, à Macron, car les Australiens sont aussi les larbins des Américains. Si Biden leur avait dit d’acheter à Macron des sous-marins en bois ou en carton verni, ils auraient certainement obtempéré. En tout cas, par sa politique, Macron ôte toute retenue aux Russes et aux Chinois pour faire expulser les Français de leurs anciennes colonies en Afrique, que De Gaulle avait su transformer en protectorat.
Donc, non seulement les Français vont manquer de produits énergétiques cet hiver, mais ils vont payer bien plus cher les produits agricoles tropicaux et qui commencent à partir en Russie puisque les présidents malien, centre-africain, camerounais, gabonais, malgache sont devenus les copains de Poutine en attendant leurs autres homologues africains. Heureusement, grâce aux Békés de la Martinique, les métropolitains pourront encore recevoir des bananes et des ananas.
Heureusement aussi, pour nous empêcher de mourir de faim, puisque les frites constituent l’aliment préféré des ratapieds, l’Ukraine nous vend de l’huile de tournesol de Zaporijkia dans des magasins de déstockage, à 3,18 € TTC le litre.
FROM RUSSIA L’ÉCLAIRAGE D’UN CONCITOYEN PRÉSENT À MOSCOU ET PASSIONNÉ D’HISTOIRE MILITAIRE.
Quelques nouvelles du Front de l’Est où la situation est calme et les réactions officielles mesurées, même si l’implication de l’OTAN qui s’est fait sentir la semaine dernière fait monter le conflit d’un clic. Effet de la propagande sur les consciences vs effet boomerang On me pose la question : les medias français disent que l’Ukraine est en train de gagner la guerre et que la Russie s’effondre socialement, politiquement et militairement. Qui croire ? Je réponds que seule la profondeur géopolitique et les connaissances historiques peuvent nous donner les clefs de réponse.
Dans cette lutte des mondialistes (OTAN et UE) contre les souverainistes (peuple de souche d’Europe + BRICS/OCS, Russie et Chine en tête), posons-nous les bonnes questions : -
Qui dispose de ressources naturelles quasi-illimitées et d’infrastructures industrielles sur son territoire ?
Qui à l’inverse en est totalement dépourvu et dépendant ? -
Qui dispose d’un soutien populaire sans faille dans cette guerre ? 85% des Russes soutiennent Poutine dans son opération (je peux en témoigner sur place, les célébrations des 875 ans de la ville de Moscou le week-end dernier l’ont encore montré), tandis que le pouvoir est contesté un peu partout dans le monde occidental (les nationalistes viennent de renverser les socialistes en Suède)?
Les peuples expriment leur mécontentement partout en Europe devant la récession qui est déjà là, tandis que les économies européennes se ruinent à acheter de l’énergie 10 fois plus cher que les contrats de long terme le leur permettait avant leurs propres sanctions ineptes. -
Qui croule sous la dette et l’inflation ? L’Europe ou la Russie ?
Regardez le prix du fuel en France. En Russie, le prix de l’électricité n’a pas augmenté et il n’y a aucune raison que ça change. Les coûts de production sont les mêmes. -
Qui peut compter sur des ressources militaires entamées à 30% seulement, et qui a déjà jeté dans la bataille de Kharkov tout ce qui vole et roule sur la partie ouest du continent eurasiatique ? – Du point de vue de l’information elle-même et de ses canaux de diffusion France :
Qui croire ?
1. Ceux qui nous ont dit (les yeux dans les yeux) que le masque était inutile en 2020, puis qui l’ont rendu obligatoire un mois plus tard ?
2. Ceux qui affirmaient que la vaccination empêchait la diffusion du Covid parmi la population ?
3. Ceux qui oublient aujourd’hui de dire que la guerre en Irak était illégale du point de vue du droit international et qu’il n’y avait pas d’armes de destructions massives à Bagdad ?
FROM RUSSIA
4. Ceux qui mettent en avant le massacre de Srebrenica en Bosnie en 1995 et oublient de parler du plus grand nettoyage ethnique depuis la fin de la seconde guerre mondiale qu’a été l’opération Storm au même moment en Croatie (Slavonie orientale, avec soutien américain) ? 5. Ceux qui ont inondé les médias avec le faux massacre de Timisoara en 1989 ? etc…
Ces mensonges sont éventés, à part sur LCI et BFM. -
Enfin, dans le domaine des opérations militaires, interrogeons l’histoire :
Qui a déjà battu l’armée russe sur le terrain en conflit symétrique terrestre depuis que le pays a retrouvé son indépendance politique à la fin du joug tataro-mongol (1480) ? Je ne parle pas de batailles, mais bel et bien de guerres, avec leurs conséquences politiques : la Grande armée de Napoléon coalisée (la « Bérézina » est entrée dans notre langage durablement) ? L’Allemagne nazie (qui a pris Berlin en 1945 ?) La Finlande ? (Rappelons que la Carélie est toujours russe), la Turquie ? (Le nord Caucase est russe, et les Ottomans ont été chassés des rives nord de la mer Noire sous Catherine II. Quant à la Crimée, elle est restée russe même après la campagne de 1853- 1854), la Pologne ? (Moscou a été repris en 1612 et la Pologne partagée ensuite, et ce à trois reprises), le Japon ? (Vainqueur dans une campagne essentiellement navale en 1904, il a été écrasé en Mandchourie en août 1945) …
On peut bien sûr objecter que l’armée russe a été rendue inopérante par la révolution bolchevique et s’est écroulée. Je répondrai à cela que si les bolcheviks sont arrivés au pouvoir, c’est qu’ils ont été aidés en cela par les Allemands qui ont favorisé le retour de Lénine en Russie. Rappelons justement à ce sujet que les Allemands se sont écroulés en 1918 par les mêmes effets de la « peste » qu’ils avaient contribué à diffuser en Russie (et qu’ils ont appelé le « coup de poignard dans le dos » a posteriori).
En bref, le boomerang revient toujours, et nous occidentaux, sommes en train de le recevoir : inflation, récession, mécontentement populaire, renversement de pouvoirs, et ce n’est que le début… Contre-attaque ukrainienne de Kharkov/ Izioum.
Mais entrons dans le vif du sujet. Décidemment, cette guerre nous réserve de multiples surprises. Sous la poussée d’une forte offensive de l’armée ukrainienne, les Russes se sont retirés de l’oblast de Kharkiv pour se retrancher sur des lignes préparées (frontière au nord et limites de la LNR à l’Est). Ils suivent en cela un principe enseigné dans toutes les écoles de guerre (et oublié en 1914-1918) : on attaque là où l’adversaire est faible et on défend là où il est fort.
On note qu’aucune unité russe n’a été encerclée, ni détruite. Le bouclier défensif étant dressé, la question est donc : où les Russes vont-ils porter le coup de glaive ? Je vois deux options (en plus des frappes contre les infrastructures protégeant le régime de Kiev du froid cet hiver) :
FROM RUSSIA
1/ une attaque nord-sud à l’Ouest de Kharkov pour encercler les forces ukrainiennes engagées plein Est en direction d’Izioum, façon plan Schlieffen originel* ;
2/ Une contre-offensive dans le sud, c’est-à-dire dans la région de Nikolaev (depuis Kherson), ce qui ouvrirait la route d’Odessa, d’autant plus qu’on sait maintenant que les réserves ukrainiennes sont dans le nord. Dans les deux cas, la contre-attaque pourrait être précédée d’une campagne aérienne, puisque les unités de manœuvre ukrainiennes sont maintenant sorties du bois (ou des villes) et évoluent en rase campagne. Mais il y a peut-être une autre option à laquelle je n’ai pas pensé…
*Le plan Schlieffen en 1914 prévoyait d’encercler les deux armées françaises engagées profondément en Lorraine (1re et 2e). Mais ce plan brillant des Allemands n’a pas fonctionné pour les trois raisons suivantes : 1/ Les 6 et 7e armées allemandes (respectivement en Lorraine et en Alsace) n’ont pas accepté de jouer le jeu et de reculer en Lorraine comme le prévoyait le plan ; 2/ Ce plan a en effet été revu en ce sens au fil des mois précédant la guerre : ainsi, les effectifs de l’aile marchante passant par la Belgique et le Luxembourg (1, 2, 3, 4 et 5e armées) qui devait concentrer 85% des forces chargées de se rabattre sur les arrières de nos forces en Lorraine (en pivotant autour de Verdun par l’Ouest), avait été revu à la baisse sous la pression du prince de Bavière, commandant la 6e armée (en rivalité avec le Prussien Kronprinz commandant la 5e armée). Or c’est précisément la 6e armée qui était alors chargée de la mission humiliante de reculer pour attirer les Français profondément en Lorraine allemande (Moselle). Le rapport de force de 85% (aile marchante) contre 15% (6e et 7e armées allemandes en défensive) est alors passé à 65-35%, ce qui n’avait plus aucun sens pour la cohérence de cette manœuvre. C’est la raison pour laquelle nos offensives en Lorraine du mois d’août 1914 (Lagarde, Morhange, Dieuze, Lunéville) se sont heurtées à un mur de feu et que nous n’avons pas pu avancer. C’est ce qui explique que, par manque de troupes affectées aux 1re et 2e armées allemandes, le plan allemand remanié faisait passer les Allemands à l’Est de Paris, au lieu d’envelopper amplement la capitale par l’Ouest ; 3/ Au cours de la bataille de la Marne, les Français ont ainsi pu contre-attaquer depuis le nord-est de Paris (l’Ourcq) contre le flanc droit de la 1re armée allemande. Pour parer le coup, celle-ci a basculé sur son flanc droit, menaçant le corps de cavalerie qui maintenait la liaison avec la 2e armée allemande sur son flanc gauche, créant ainsi un trou de 50 km entre les 1re et 2e armées allemandes. Les Français ont alors décelé cet espace entre les 1re et 2e armées allemandes, ce qui nous a permis de contre-attaquer dans la brèche en engageant la 5e armée française et les Britanniques. C’est cette contre-attaque qui a forcé les Allemands à se replier vers le nord, abandonnant leur plan d’encerclement des Français en Lorraine, plan qui devait passer par l’Argonne, puis la vallée de l’Ornain (Bar-le-Duc) et dont était chargée la 5e armée du Kronprinz. *
FROM RUSSIA
Pour terminer sur cette analogie historique, les Russes se sont retirés totalement en deux jours de l’oblast de Kharkiv, comme pour aspirer derrière eux le corps de bataille ukrainien. C’est ce qui me fait pencher pour cette option de contre-attaque sur les arrières de Kharkov, histoire de ravager les convois logistiques ukrainiens, d’avancer rapidement sur les arrières et peut-être de refermer la nasse (si tel est le plan russe) …. À suivre….
PERSPECTIVES POUR LA SUITE DU CONFLIT
Passé l’effet de surprise et le choc initial qui a fait reculer les Russes, les offensives ukrainiennes dans les régions de Kherson et de Kharkov sont maintenant contenues par le feu de l’artillerie et des forces aériennes russes. L’Ukraine s’y épuise et sacrifie sa jeunesse pour les intérêts des Etats-Unis et de l’OTAN. Du côté de Kherson, les Russes ont laissé entrer les groupements tactiques ukrainiens dans les villages de la zone grise, puis les ont cartonnés dans des sacs à feu avant de contre-attaquer quand ils le pouvaient. Quel gâchis. Concernant l’offensive sur Kharkov, j’en avais entendu parler sur un blog spécialisé, donc j’imagine que l’armée russe s’y attendait également. C’est sans doute la raison pour laquelle les dépôts de munitions avaient été évacués et que le repli a été mené de manière précipitée, mais organisée. Toujours est-il que la lutte est acharnée et que les pertes sont lourdes des deux côtés. Mais je n’ai aucun doute sur l’issue de cette opération, et surtout sur les contre-attaques russes qui suivront à court ou moyen terme.
Ça me rappelle la bataille de Koursk durant l’été 1943. Les Soviétiques y ont laissé les Allemands s’épuiser sur de multiples lignes défensives, avant de contre-attaquer 150 km plus au nord (Orel) et 150 km plus au sud (Kharkov). C’est ça qui a mis la Wehrmacht KO et a disloqué le front, et pas simplement les attaques frontales de l’armée allemande qui n’ont fait qu’entamer son potentiel. Quoi qu’il en soit, la Russie en a encore sous le pied : plus de 50% de son armée de terre est encore en Russie, ainsi que 70% de sa réserve stratégique que sont les VDV, les paras russes. De plus, ses stocks de munitions sont considérables.
En fait, je pense que la Russie attendait avec impatience ces offensives ukrainiennes annoncées depuis des mois par Zelenski. C’est l’occasion de taper en rase campagne des troupes ukrainiennes qui se planquaient jusqu’à présent au milieu des civils dans les villes…, villes russophones qui seront tôt ou tard russes, qu’on le veuille ou non. Pour éviter les pertes monstrueuses que subit l’armée ukrainienne, la solution pourrait passer par un changement de régime à Kiev. C’est ce qui semble se profiler à l’horizon en plan B des occidentaux, histoire de rejeter la faute sur quelqu’un. Les médias Mainstream allemands et italiens commencent d’ailleurs à lâcher Zelenski (avec cette histoire de villa luxueuse en Italie), même si l’OTAN n’a d’autre choix que de cracher au bassinet pour l’instant. En tout état de cause, les opérations qui se déroulent actuellement en Ukraine sont décisives pour l’Ukraine qui a le couteau sous la gorge.
FROM RUSSIA
Avec l’hiver qui arrive et le soutien occidental qui ne fera que faiblir (par épuisement des ressources militaires et énergétiques, autant que par la montée des mécontentements populaires), elle a du souci à se faire. L’Ukraine a déjà perdu plus de 80% de son armement d’origine soviétique et nationale. Actuellement, elle combat avec le matériel cédé par les anciens pays du pacte de Varsovie (SU-25 et Mig-29, artillerie de 122 et 152, T-72 polonais, tchèques ou baltes), ainsi qu’avec des moyens occidentaux de standard OTAN (artillerie américaine, française et allemande, transports de troupes hollandais, turcs et français…). C’est ce qui explique le succès de la semaine dernière. Mais au rythme de leur destruction (en moyenne 10 à 12 blindés par jour depuis 6 mois), que fera l’Ukraine dans deux mois, quand ces précieuses ressources auront été détruites ?
Certes la Russie a des pertes, mais elle dispose de réserves considérables. Ses bases de stockage (issues de la dissolution des divisions dans les années 2000) sont encore pleines et les chars attendent sous cocon.
Conclusion :
Ces opérations constituent un puissant accélérateur pour la campagne en cours, et pour l’histoire en général. Il n’est pas question de minimiser le revers subi par les Russes entre Kharkov et Zioum. Ils n’ont certainement pas fait exprès de se retrouver en situation d’infériorité numérique. De leur côté, Kiev et l’OTAN ont brillamment utilisé le principe de Foch de concentration des efforts. Mais les Russes auront indéniablement l’occasion de « transformer cette contrainte en opportunité », comme on dit dans les états-majors français, surtout si l’on considère que les Ukrainiens ont jeté (certes habilement) toutes leurs réserves dans la mêlée.
C’était pour Kiev l’offensive de la dernière chance avant l’hiver, et elle est arrivée en bout de course. On peut aussi se souvenir que Poutine est un judoka et qu’en ce sens, il utilise la force de l’adversaire pour le faire basculer au sol. C’est valable en tactique dans le cadre de cette « opération spéciale », mais c’est aussi le cas en matière de sanctions européennes qui nous reviennent en boomerang à 300 km/H.